Commune de Chêne-Bougeries - GENEVE
Privé
Projet : 2021-2022 / Réalisation : 2023-2025
Logement privé
Patrimonial, Habitation
Originairement située en zone agricole, cette bâtisse au socle minéral surmonté d’un étage en bois a émergé au début du XIXe siècle. Fin 1897, celle-ci a subi des modifications et parfois des altérations. Un nouveau volume est venu s’y greffer, coiffé d’une toiture plate, conférant une forme définitive en « L » à la bâtisse.
Ce projet s’inscrit dans un contexte sensible, au cœur du Plan de site (PS) n° 30111-511 - Les Arpillières, un périmètre de protection patrimoniale qui témoigne de la qualité architecturale et paysagère des villas qui y sont implantées. Ce quartier, marqué par une composition parcellaire généreuse, des constructions de caractère et une végétation abondante, constitue un témoin précieux de l’évolution résidentielle de la périphérie genevoise au tournant du XXe siècle. La valeur patrimoniale du lieu repose autant sur la qualité des édifices que sur l’harmonie d’ensemble, entre bâti et environnement.
Le projet s’est donc attaché à restaurer une cohérence à l’ensemble, tant pour le confort de ses habitants, que pour raviver la substance historique de la maison, dans une expression plus contemporaine.
La peau extérieure de la maison est qualitative et représentative des constructions du quartier. C’est pourquoi, l’intervention a été exclusivement menée depuis l’intérieur, pour assainir les volumes et améliorer les qualités thermiques. Les façades ont simplement été rénovées et repeintes avec soin, dans une palette respectueuse de l’identité originelle.
La toiture, fragmentée à l’origine entre trois matériaux distincts, appelait à une cohérence retrouvée. Les deux versants du volume principal ont ainsi été unifiés par une couverture en tuile plate traditionnelle de terre cuite. La dépendance, elle, a conservé son caractère singulier. Pour souligner sa distinction tout en respectant l’ensemble, sa couverture en cuivre a été maintenue.
À l’intérieur, l’intention était claire : ouvrir, aérer. Les cloisons sont tombées pour laisser place à la lumière et à la fluidité, tout en préservant les têtes de murs et amorces, fragments de la mémoire du lieu.
Les matériaux se déclinent dans des teintes douces et naturelles, dans un esprit de calme et de clarté que les habitants souhaitaient retrouver. Le chêne naturel, entre autres, compose cette nouvelle atmosphère. Des détails allant du garde-corps de l’escalier, objet sculptural de la maison, jusqu’au discret passage laissé au chat, sont autant d’éléments qui s’inscrivent désormais dans la nouvelle histoire de cette maison.